KLAUS MANN CONTRE LA BARBARIE

Publié le par Biblinimes

 

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Klaus Mann (1906-1949) a une parentèle littéraire chargée. Fils aîné de Thomas, Prix Nobel de Littérature 1929 (La Montagne magique). Neveu d’Heinrich, le romancier (Professeur Unrat, au cinéma L’Ange bleu). Frère de l’historien Golo Mann. Et d’Erika, la comédienne et femme de lettres.  Lui-même poète et dramaturge (Méphisto, mis en scène par Ariane Mnouchkine en 1979)), journaliste et diariste. Nous intéresse ici le critique allemand qui, dés 1925, au cœur de la République de Weimar, salue la grande génération d’écrivains français où l’on retrouve aussi bien Gide que Giono, Cocteau et Julien Green, Giraudoux, Mauriac, Saint-Exupéry… De ces figures de création, Klaus Mann va faire un rempart contre la barbarie hitlérienne montante. Au nom de valeurs majuscules : liberté, tolérance, justice, dignité humaine. Focalisant son regard sur Henri Barbusse (1873-1935), il décèle chez l’auteur du « Feu » cette rigueur toute protestante, puisée à ses racines gardoises, qui nourrit une écriture révolutionnaire : « A bas le sentimentalisme bourgeois qui célèbre les arbustes, les fleurs et les prairies ! » Si « dire la vérité, c’est accuser », on comprend la dilection de Mann pour le manosquin Jean Giono (1895-1970). L’écrivain du « Grand troupeau », « extraordinaire roman de guerre, clairement pacifiste, qui se transforme en orgie sadique… » On découvre aussi la  passion qu’il porte à l’œuvre de « l’uzétien-normand » André Gide (1869-1951). « La tension féconde entre liberté et discipline qui domine la vie intellectuelle de Gide est l’aiguillon de notre propre quête. » En l’aquitain François Mauriac (1885-1970), grand romancier et biographe de Jésus,  il distingue également pour les mieux lier l’homme de foi et le citoyen de son temps.  Mais dans les deux cas, moins des modèle que des miroirs !

 

                                                                                         Michel Boissard

 

Aujourd’hui et demain, L’Esprit européen 1925-1949, K. Mann, Phébus, 2011, 23 euros

Publié dans articles La Gazette

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