QUOI DE NEUF ? GIONO !

Publié le par Biblinimes

 

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Quarante ans après la mort du manosquin se confirme l’appréciation de l’universitaire Henri Godard : « On est loin d’avoir encore fait le tour de Giono » (1895-1970) Quatre contes inédits administrent la preuve qu’il est simplificateur de classer l’écrivain, selon ses périodes créatrices, en poète lyrique suivi – en raison des  épreuves de 39/45 – d’un chroniqueur stendhalien. A Melville et Faulkner, à Stendhal et à Machiavel, notamment, il faut ajouter désormais l’influence de la littérature persane et indienne de langue arabe. Le conteur de la trilogie provençale « Colline/Un de Baumugnes/Regain » (1929-1930) est le frère du conteur populaire anonyme des Mille et une nuits (vers 987).  Nous sommes en 1920. Jeune homme pauvre, fils d’un cordonnier et d’une repasseuse, employé de banque pour assurer la matérielle, Giono est un lecteur passionné des peu coûteux « Classiques Garnier ». Il y découvre la Grèce d’Homère ainsi que les récits de Schéhérazade. La première lui inspirera la suave « Naissance de l’Odyssée  (1930). Précédée par « Le noyau d’abricot » qui suit la piste des seconds. Le djinn Nûr, un lutin oriental, est métamorphosé en noyau de fruit par la sorcière Paquette, son amoureuse éconduite.  Mais la fille du Calife en transformant celui-ci en sifflet provoque un cataclysme émancipateur. A écouter des fenouils converser avec un arbuste des garrigues, on apprend l’origine des oliviers de Provence (Le buisson d’hysope). Ne brutalisez jamais les roses. De leurs pétales peut jaillir un onguent miraculeux. Oublieux de ce précepte, un Prince en supporte les conséquences (Le Prince qui s’ennuyait). Quant au pouvoir d’un  grain de raisin, il est inimaginable ! (La Princesse ayant envie) En un mot, dira plus tard l’auteur du « Chant du Monde » (1934)  : « Tu fermes les yeux et toute ta tête se remplit de bleu. »

 

                                                                                                                                      Michel Boissard

 

Le noyau d’abricot et autres contes, J. Giono, Grasset, 2011, 5 euros

 

 

Publié dans articles La Gazette

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