NOCTURNES D’UN ECRIVAIN MECONNU

Publié le par Biblinimes

 

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L’éditeur girondin L’Arbre Vengeur publie un recueil de textes d’André de Richaud qu’aima l’écrivain nîmois Christian Liger (Les trois résurrections d’André de Richaud, Sud, 1979). Né à Perpignan en 1909, celui que le poète René Char appelait « Richaud du Comtat », en référence aux années venaissines qu’il passa non loin de Sorgues, après une enfance nîmoise, se signale à l’attention littéraire par une «Vie de Saint-Delteil » (1927)  braquant les projccteurs sur le provocant surréaliste audois. Passant par Aix-en-Provence où Richaud étudie la philosophie et le Droit, François Mauriac conseille au jeune homme d’écrire avec « La Douleur » (1930)  l’un des plus admirables récits d’initiation d’un orphelin de père… Suivent beaux romans (La Barette rouge, 1938 ; L’étrange visiteur, 1956), poèmes en forme de « prose lyrique » dira son biographe Marc Alyn, et textes de théâtre (Le Château des Papes, 1932, mise en scène de Charles Dullin). Sa vie fait alterner le silence et l’alcool destructeur jusqu’à ce « Je ne suis pas mort » (1965) de qui fut l’ami du peintre Fernand Léger ou du comédien Louis Jouvet. Que l’acteur Michel Piccoli sauva de l’oubli où s’engloutissait le pensionnaire d’un asile de vieillards de Vallauris. Qui  put respirer son dernier souffle dans la cévenole Notre-Dame-de-la-Rouvière l’an 1968… Lisez sans retard, et avec délectation, au moins cet « Echec à la concierge ». Où  le jeune Joseph Valeureux ( !) aux prises avec la haine recuite de sa bignole, l’infernale mère Guillot, se venge avec des fleurs de la cruauté et de la bêtise du monde. Et si vous aimez le fantastique social, cher à Mac Orlan, ouvrez un étrange « Etui à cigarettes » qui suit. Tout le reste à l’avenant.

 

                                                                                                          Michel Boissard

 

Echec à la concierge, A. de Richaud, L’Arbre vengeur, 2012, 13 euros

Publié dans articles La Gazette

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